Qui sommes-nous ? 

 

Pour connaître davantage notre vision et position nous avons écrit « notre profession de foi »

Profession de Foi du collectif Libertés 07

Le sens du militantisme se perd s’il n’est pas profondément relié à l’intime

  • le collectif en tant que tel :

Le collectif Libertés 07 se conçoit tout d’abord comme un lieu d’écoute, de partage et de débats, qui accueille les expressions, ressentis et doutes, sans jugement ni injonction.

Loin de se poser en détenteur d’une quelconque vérité ou défenseur d’une thèse hégémonique, le collectif cherche à appréhender, avec humilité et à l’épreuve du réel, différentes interrogations et craintes à l’égard du monde dans lequel nous vivons depuis plusieurs mois.

Sans chercher à endosser un rôle de prédicateur, nous souhaitons inviter chacun à engager une réflexion à l’égard des bouleversements profonds qui s’imposent à tous, tout en essayant de démystifier la peur provoquée par ce contexte.

En effet, la posture de doute et de questionnement ne signifie pas pour autant suspendre son jugement ou adopter un éternel relativisme : sans être expert, chacun est en capacité de convoquer son esprit critique, sa sensibilité, son expérience pour trouver des réponses — quelques-unes, du moins — et se forger une conviction. D’ailleurs, dans les faits, nous pouvons constater que chacun se positionne, en portant le masque en toutes circonstances ou en le portant le moins possible, en observant une certaine distance avec toute personne ou en étreignant ses proches. En tout état de cause, ces gestes concrets dénotent déjà d’une réflexion et d’un choix.

Globalement, se refusant à la véhémence et au diktat, le collectif se fait fort de construire des moments et actions qui favorisent l’ouverture, le dialogue, le rassemblement, la ferveur collective, avec l’intention d’interpeller l’opinion publique, mais sans intention de heurter des opinions et sensibilités divergentes.

Plus largement, bien que questionnant le présent de cette mutation sans précédent, le collectif n’entend pas circonscrire son action à cette période — dont nous ignorons d’ailleurs la durée… –, mais caresse aussi l’espoir d’ébaucher, collectivement et concrètement, des lendemains plus heureux !

  • Sur la situation actuelle, de manière générale :

La crise est intervenue, au cours des dernières décennies, comme une méthode politique de gestion en tant que telle : nous avons connu tellement de crises (économiques, sociales, sanitaires), que nous vivons finalement dans un état de crise perpétuel, où nous devons, en permanence, consentir à « des efforts », « nous adapter », sans que jamais ne poigne une éventuelle sortie de crise. À ce titre, les états d’urgence se succèdent depuis plusieurs années, et les restrictions des libertés associées également, si bien que ce qui était censé être provisoire se mue en situation pérenne.

En particulier, nous sommes assaillis depuis des mois par un discours parfaitement anxiogène, catastrophiste, par un climat mortifère et délétère, assorti d’une comptabilité quotidienne morbide, où la France dénombre ses morts, comme à la guerre, comme si la mort était soudainement entrée dans nos vies en mars 2020.

L’on nous impose, quasiment chaque semaine, des « règles du jeu » différentes, souvent ubuesques, à assimiler et à appliquer du jour au lendemain — et comme nul n’est censé ignorer la loi, surtout lorsque l’enfreindre coûte cher, l’on passe un temps certain à vérifier que ce qui était autorisé la semaine précédente n’est pas interdit cette semaine —, sans véritable recul possible vis-à-vis de la situation : cette dernière exige-t-elle vraiment, encore, de nouvelles mesures ? Doit-on nécessairement restreindre des libertés pour protéger la population ? Le peuple souverain n’est-il pas suffisamment responsable ?

Confinement, déconfinement, couvre-feu, reconfinement : nous sommes ballottés depuis des mois par une succession de décisions, qui enfreignent nos libertés. Alors que certains de nos voisins européens (Italie, Allemagne, notamment) s’élèvent contre les restrictions qui leur sont imposées, le peuple français semble étonnamment apathique, voire atteint par le syndrome de Stockholm.

En effet, une grande majorité de citoyens respecte les règles et mesures, gageant que celles-ci ne sont que temporaires, mais il semble que le temps passe bien vite — dix mois déjà… – et que toutes ces mesures — inimaginables pour tout un chacun voici à peine un an — s’établissent progressivement comme des habitudes et réflexes : peut-on raisonnablement penser nous inscrire durablement dans un tel mode de « vie » ?

En effet, il semble que nous nous acheminions, avec cette « crise » vers un nouveau paradigme, politique, mais également dans la relation que nous entretenons à l’autre et à notre environnement.

Avec ce nouveau paradigme, s’impose à nous un nouveau champ lexical : cas contact, gestes barrière, distanciation sociale, personne à risque, malade asymptomatique, « monde d’après ». Quel sens donnons-nous réellement à ces mots ? En tous les cas, il nous semble pertinent d’y prêter attention en ce que le langage n’a rien d’anodin et fait véritablement partie de la construction et de la représentation du monde.

  • Une accumulation d’incohérences et de revirements qui pose question

Les incohérences, revirements, malhonnêtetés (intellectuelle, entre autres) et excès de mauvaise foi sont pléthoriques — quelques exemples :

  • le jeu des chiffres : passant notamment du nombre de morts du Covid-19 au printemps (tous des morts du Covid-19, en sommes-nous réellement certains ?) au nombre de cas positifs aujourd’hui, introduisant un biais cognitif et accroissant l’impression de « danger », de « vague déferlante » (soulignons également que les tests, outre leur relative fiabilité, étaient peu ou prou inexistants au printemps et sont désormais effectués à tour de bras) ;

  • les distances à tenir vis-à-vis d’autrui, qui varient au fil des mois et au gré des endroits : 1 mètre, 1 mètre 30, 2 mètres, 1 mètre 50… Finalement, quelle serait la « bonne » distance à tenir ? D’autant que cette distance était auparavant suffisante seule, mais ne l’est plus, et doit désormais se conjuguer au port du masque ;

  • Évidemment, le masque, initialement inutile, voire dangereux pour le grand public, est devenu recommandé, puis obligatoire dans les lieux clos, puis obligatoire au grand air, du moins dans certaines communes. En pénurie totale au printemps — et interdits à la vente en pharmacie pour le grand public —, lorsque de nombreuses professions les réclamaient, ils sont magiquement apparus par millions dans les supermarchés, dès la mi-mai.

  • Pourquoi avoir imposé le port du masque dès 11 ans ? Puis dès 6 ans ? Quels éléments conduisent-ils à conclure que les enfants entre 6 et 10 ans sont subitement devenus dangereux ?

  • Imposition de fermetures et couvre-feux pour les bars et restaurants, tandis que les quais des métros parisiens pour se rendre au turbin désemplissent peu : décidément, seul le travail semble ne pas être néfaste pour la santé…

  • Le virus se transmet tantôt dans l’air, tantôt par le contact : finalement, quel est véritablement son mode de transmission ? Est-il si différent des autres virus et microbes pour lesquels nous n’observ(i)ons pas toutes ces précautions ? Rappelons qu’à un moment donné, les gants ont été recommandés, avant d’être également jugés dangereux…

  • Les masques chirurgicaux doivent être jetés et changés toutes les 4 heures : finalement, il semblerait qu’ils puissent tout à fait passer l’étape de la machine à laver pour être réutilisés. Y a-t-il un soubresaut de conscience écologique qui sous-tende cette miraculeuse découverte scientifique ?

  • Pas plus de six adultes à table pour réveillonner, mais aucune limite pour les enfants, qui sont pourtant de dangereux pourvoyeurs du Covid-19.

  • Alors que les mesures auraient avant tout vocation à soulager la pression hospitalière, les gouvernements successifs ont mis à mal l’hôpital public, tandis que le gouvernement actuel se retranche derrière la carence de médecins et infirmiers formés pour justifier l’absence d’augmentation significative du nombre de lits en réanimation : comment pourrions-nous accepter une telle justification alors que le personnel soignant réclame, à corps et à cris, des moyens depuis des années ? Le pays tout entier doit-il en faire les frais à présent, alors que les citoyens ne sont en rien responsables de cette situation ?

  • ET CETERA

  • Le masque

d’un point de vue physiologique

Quelle que soit son opinion, chacun peut faire l’expérience, sensible, phénoménologique, du caractère a minima désagréable du port du masque : difficulté à respirer (un comble pour se protéger d’une maladie qui peut avoir des conséquences sur les voies respiratoires…), apparition de migraines avec le port prolongé, gêne pour s’exprimer et pour entendre l’autre (impliquant des efforts d’élocution et d’intensité vocale, provoquant d’autant les essoufflements et migraines), a fortiori dans la mesure où les expressions du visage — difficilement déchiffrables — ne sont plus là pour accompagner le discours. D’ailleurs, le masque a tendance à décourager le contact et le dialogue avec autrui sur la durée en ce qu’il constitue une véritable barrière : que puis-je réellement dévoiler de moi à l’autre alors qu’il ne voit même pas mon visage ? Il est certain que le masque constitue un frein au lien véritable.

En outre, dans les faits, peu de personnes changent très régulièrement de masque chirurgical — ou les lavent quotidiennement — si bien que le masque, où viennent s’agglutiner bactéries en tous genres, devient absolument contre-productif (un véritable « nid à microbes » en contact direct avec notre visage), si tant est qu’il soit, dans l’absolu, véritablement utile pour le grand public.

Plusieurs études scientifiques — non diffusées par les grands médias — démontrent l’inutilité, voire la dangerosité du port du masque : pourquoi ne pas les verser au débat, afin que chacun puisse se faire son opinion ?

Soulignons tout particulièrement l’absurdité du port du masque en plein air, où la densité de population est très faible : sommes-nous à ce point privés de discernement pour qu’il faille une règle générale qui ne peut souffrir d’aucune exception ?

D’un point de vue psychologique 

Culturellement absent en Occident jusqu’ici, le masque revêt un symbole assez sinistre, d’asservissement, un musellement intolérable, qui nous départit de notre humanité et de notre identité (heureusement que les yeux, miroir présumé de l’âme, sont encore visibles…). Sortir de chez soi ou pénétrer dans un établissement/magasin — où le masque constitue désormais un droit d’entrée inviolable — en se couvrant une partie visage ne saurait être vécu ni perçu comme quelque chose d’anodin. Et disons-le sans détour : certains le ressentent comme une véritable violence.

Pourtant, devrons-nous nous y habituer puisque le port du masque, comme de nombreuses mesures, ne semble pas circonscrit dans la durée ? Le cas échéant, quel indicateur permettrait-il de lever cette contrainte un jour ?

De manière générale, devrons-nous dorénavant nous protéger de tout virus avec les gestes barrière et le masque alors que nous vivions jusqu’alors parfaitement avec ce risque induit de potentiellement tomber malade ? Le rhume n’est-il plus permis ? C’est en tout cas ce que suggère les publicités du gouvernement et de l’Assurance maladie : protégez-vous, avec les quatre gestes barrières, du Covid-19 et « et de tous les virus de l’hiver ».

  • Les enfants

Le collectif manifeste une inquiétude prégnante à l’égard du « conditionnement » imposé aux plus jeunes : port du masque, gestes « barrière », culpabilisation des enfants, à qui l’on explique qu’ils sont de potentiels porteurs de virus, donc dangereux pour leurs parents et grands-parents.

Nous nous interrogeons à bien des égards : quelles seront les conséquences du port du masque sur les enfants, sur leur santé physique et psychologique ? Sur leur sociabilité ? Notamment pour les tout-petits qui apprennent le langage et la communication en se référant aux expressions du visage, à l’imitation ? Quels seront les impacts de cet apprentissage de la vie hygiéniste et anxiogène ? Que faisons-nous subir à ces nouvelles générations au nom de la soi-disant protection des aînés ?

Ce que l’on demande aux enfants est inimaginable. Toute la journée au sein d’un collectif, ils portent le masque, sans pause, tout en essayant d’apprendre et de grandir avec des pairs qui désormais doivent rester à distance. Il leur est demandé de raisonner constamment à propos des gestes d’hygiène, d’un masque que l’on ne doit surtout pas toucher, des copains que l’on doit garder loin de soi. Cela implique un non-sens de l’enfance. On leur demande d’être au niveau des adultes, qui eux-mêmes ont des difficultés à inhiber toutes leurs pulsions.

À 6 ans, un enfant n’est pas censé être « mature », réfléchir à ses gestes, raisonner à la façon des adultes. C’est pourtant ce qui leur est demandé aujourd’hui. Le masque et les mesures sanitaires en réclament à l’enfant une attitude contre-instinctive, impliquant l’inhibition de ses pulsions fondamentales. Un enfant de 6 ans, capable d’intérioriser la « règle », a néanmoins le besoin essentiel d’exprimer ses émotions, ses compulsions, sans les penser et les réguler par l’intermédiaire des gestes barrières qu’on lui impose. Ces gestes barrières, en ce qu’ils constituent n obstacle à l’expressivité spontanée des enfants semblent absolument inopportuns, voire menaçants pour leur intégrité corporelle et leur développement psychique. En acceptant que ces mesures soient appliquées aux enfants, nous sommes en train de tuer la pulsion de vie inhérente à l’enfance : le désir, le jeu, la folie, le rêve, le corps à corps, l’insouciance. Nous leur dérobons tout ce qui constitue leur être-enfant.

De plus, nous pouvons nous demander quels seront les effets de cette bouche amputée, à la fois sur le corps propre de l’enfant, mais aussi sur les adultes qu’il côtoie au quotidien, que ce soit du côté de l’image du corps, de la possibilité d’accepter son corps tel qu’il est, mais également du côté des apprentissages, qui se font encore par imitation, imitation qui, je le rappelle, s’active au niveau des neurones miroirs, particulièrement impliqués dans tout apprentissage.

Rappelons également que les bras sont nécessaires aux enfants. Comment les enfants pourront-ils construire une enveloppe psychique sans une enveloppe corporelle stable et sécure ?

Assurée en principe par les parents, mais également par toute figure d’attachement parentale (professeurs, assistants maternels, éducateurs, etc.), la sécurité corporelle et psychique de l’enfant se construit avec le toucher, le toucher consolateur, le toucher qui rassure. Dans un monde où le contact physique est jugé dangereux, comment pourront-ils trouver et construire des contours stables, considérer leur corps comme un contenant sécure ?

Nous pouvons d’ailleurs ajouter que la question du groupe, du collectif comme porteur d’une identité est également importante dans la construction individuelle de l’enfant. Les rencontres avec des pairs, la socialisation extrascolaire étant proscrite, sur quels pairs vont-ils pouvoir projeter, construire leurs identifications ?

Devons-nous attendre que le traumatisme que nous leur imposons ait un coût psychique trop important, lié au traumatisme qu’on leur impose ? Car il s’agit bien là d’un traumatisme, en ce que ces gestes barrières, ce masque, cette école sans spontanéité vient faire effraction dans leur quotidien et leurs besoins, une effraction pernicieuse, qui s’insinue dans leur vie comme un corps étranger qui n’a de sens que celui qu’on leur impose.

  • « Mets ton masque », – « Sois responsable », – « Pense aux personnes âgées »

Tant d’injonctions qui pourraient avoir pour conséquence que des adultes raconteront à l’avenir comment, à 6 ans, ils ont été contraints d’inhiber leurs pulsions vitales et de cacher leur bouche pour ne pas mettre l’autre en danger. 

Nous pouvons par ailleurs nous poser cette question : jusqu’où peut aller la « distance » sociale ? Jusqu’à la sphère familiale ?

Il suffit de se pencher sur des théories vieilles de plusieurs décennies pour ne pas avoir à attendre les conséquences de ces mesures sur les enfants à long terme. Allons-nous laisser le fléau psychologique que nous imposons à nos enfants s’enraciner ? Attendre que les dépressions infantiles se multiplient, que leur estime de soi et leur intégrité corporelle soient entamées ? Devrons-nous, dans dix ans, regretter ce que nous leur avons fait vivre et tirer les leçons que l’on avait pourtant déjà sous les yeux ?

Pour finir, soulignons — non sans ironie — que jamais les adultes n’auront été autant considérés comme des enfants, dont on peut rappeler l’intéressante étymologie : infans, infantis (« celui qui ne parle pas » ou plus spécifiquement : « celui qui n’a pas droit à la parole).

  • Le contact physique et la relation à l’autre

Indéniablement, les gestes « barrière » sont difficiles à intégrer et à accepter — du moins l’étaient-ils pour tous quelques mois en arrière et le restent-ils encore aujourd’hui pour certains —. Depuis toujours, nous sommes habitués à nous serrer la main, nous embrasser, nous étreindre : un contact physique important et culturel dans notre pays « latin », sans compter que d’un point de vue de la santé, d’innombrables études soulignent l’importance du contact physique dans le développement, les relations et… la lutte contre les maladies. Au-delà du toucher sensoriel, les contacts physiques et regroupements privés ou publics sont au centre de nombreux rituels — à commencer par se saluer —, qui fondent une civilisation et constituent des repères dans le quotidien de tout un chacun. Avec les confinements et mesures sanitaires, de nombreux rituels et rites de passage ont été ébranlés, dénaturés : se marier en étant entourés de tous ses proches — sans devoir les compter pour vérifier que la « jauge » est respectée —, enterrer un défunt en permettant à tous ceux qui le souhaitent de venir se recueillir, organiser une fête pour son anniversaire, témoignage d’une année de vie de plus. Ces rites qui impliquaient des rassemblements ont disparu ou ont lieu en mode dégradé.

Depuis quelques mois, bon nombre de contacts se sont évanouis, dans un monde où nous devons, en permanence, avoir conscience de représenter un risque pour autrui et inversement, invitant sans relâche à une méfiance réciproque.

Pourtant, le manque de contact physique engendre irrémédiablement un sentiment d’isolement et de solitude, certainement peu propice à la bonne santé, en attestent d’ailleurs les personnes âgées mortes de chagrin dans leurs chambres d’EHPAD au printemps et qui ont préféré se laisser glisser, plutôt que de s’accrocher à un simulacre de vie.

Pourtant, l’on nous somme d’être « solidaires », de ne pas être « égoïstes » : il faut impérativement se protéger et protéger les autres, protection qui se résume à quatre gestes barrières, immuables. Faire d’autres choix pour notre santé que ceux imposés nous exposent à une véritable culpabilisation : « si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour les autres ». Dans une société aussi individualiste, ne pas avoir le droit de penser d’abord à soi est pour le moins ironique — comment ne pas d’abord penser à soi, à vrai dire, sinon en se désincarnant totalement ? –, d’autant qu’il est insensé de protéger l’autre sans être persuadé ni convaincu que ce nous devons déjà appliquer pour nous-mêmes est réellement vertueux et efficace.

Aussi, le statut de bon citoyen — celui qui sauve des vies, vraisemblablement… – est désormais incarné par une attention constante à ne pas propager le virus et à suivre les règles afférentes : cela signifie-t-il qu’être un bon citoyen se résume à garder ses distances avec autrui ? À porter un masque ? À s’assurer que les enfants le portent bien eux-mêmes ? À dénoncer celui qui contreviendrait aux règles ? ll semble que la solidarité d’antan — celle qui avait encore cours en 2019 — ne soit plus : est-il aujourd’hui imprudent et déraisonnable de se précipiter vers une personne que l’on voit chuter ou faire un malaise ? D’aller rassurer un enfant perdu et éploré ? D’échanger quelques mots avec un SDF dans la rue ? Dans une société qui assène une équation entre le contact physique et le danger, nous pouvons hélas penser que de telles situations font l’objet de bien davantage d’hésitations qu’auparavant, si bien que nous assistons à une inversion des valeurs morales, où protéger et secourir ne peut s’incarner qu’avec un périmètre de sécurité suffisant, où la relation — ainsi paradoxale — ne peut exister que dans la distance les uns vis-à-vis des autres.

Nous le constatons au quotidien : cette distanciation physique — devenue sociale, comme elle était d’ailleurs initialement nommée — s’est ancrée chez nombre de personnes : approcher l’autre serait commettre une effraction et une infraction. N’avons-nous pas tous vécu cette scène effarante où quelqu’un se recule ou s’écarte devant nous, estimant que nous sommes trop proches de lui ? Mais quelle est la véritable menace dans ce contexte ? Voir des personnes se reculer devant soi n’est-il pas profondément agressif et choquant ?

  • Le corps/le système immunitaire/le vaccin

Si l’immunité est très souvent évoquée, nous entendons peu parler du système immunitaire, qui n’a pourtant pas disparu…, et qui défend toujours l’organisme contre les infections : pourquoi ne jamais expliquer comment le renforcer plutôt que de l’affaiblir en nous faisant vivre dans une bulle, sous cloche ? Dans une société qui martèle l’importance de la question écologique, cette perte de bon sens à l’égard du vivant et de la relation de l’Homme à son environnement est assez antinomique. Pourtant, l’on nous a suffisamment répété les préceptes d’une bonne hygiène de vie : une nourriture saine et vivante, une activité physique régulière au grand air, etc. Le Covid-19 remet-il en cause ce qui, auparavant, permettait de préserver notre santé ? Rappelons que nous vivons et vivrons toujours avec des bactéries et des virus, autour de nous et à l’intérieur de nous : notre corps compose avec, et ce, depuis toujours. Certaines de ces bactéries protectrices sont d’ailleurs détruites par le gel hydroalcoolique, qui est une véritable aberration. Certains articles nous recommandent de consommer de la vitamine D… en gélule, alors que notre corps le capte et le synthétise naturellement et efficacement avec…le soleil. La vitamine D aide notamment à prévenir les maladies respiratoires : le bon sens nous recommanderait donc de sortir, et pas de nous confiner. Quel est donc ce virus qui nous contraindrait à aller à l’encontre de tout ce qui était censé protéger notre santé jusqu’alors ?

Il semble que choisir comment prendre soin de notre corps est une liberté qui ne nous appartient plus, et que nous ayons délégué entièrement le pan de la santé au champ de la politique, qui décide des modalités de notre bien-être physiologique, selon une logique purement préventive et dans un climat d’hystérie : il faut à tout prix éviter de tomber malade et même sans symptômes, il faut se faire tester. Nous entretenons depuis quelques mois un rapport absolument pathologique à la maladie et à la mort. Le Covid-19 est, au fond, « le virus de la peur », un sentiment qui crée généralement un terreau fertile au développement de maladies…

Aussi, alors que ce virus est nouveau, pourquoi canonner de manière aussi affirmative le bien-fondé de toutes ces mesures sanitaires, et notamment le port du masque ? Pourquoi ne pas envisager que le principe de précaution puisse être autre ?

Les médias se réjouissent de l’arrivée imminente d’un vaccin — à peine un an après la découverte du virus —, qui scellerait le dénouement de la crise… Mais quelle confiance accorder à un vaccin sorti aussi rapidement des laboratoires ? Dans la mesure où les phases de tests sont incroyablement rapides, ne serons-nous pas tous des cobayes, à commencer par nos anciens, qu’il faut pourtant impérativement protéger — selon la litanie qui finit par s’inscrire comme une évidence, sans nécessairement être accompagnée d’un ressenti sincère — ? Compte tenu de la faible proportion de la population qui développe une forme grave du virus, la balance bénéfice-risque du vaccin n’est-elle pas franchement déséquilibrée ? Le vaccin sera-t-il vraiment utile, quoi qu’il en soit, dans la mesure où la souche du virus mute ? Quel « Covid » ce vaccin est-il donc censé combattre ?

Rappelons que ce vaccin introduira une technologie jamais utilisée jusqu’alors sur l’être humain — ARNm — et qui sera pourtant largement administrée à la population mondiale. Pourquoi se précipiter vers un vaccin vis-à-vis duquel nous n’avons aucun recul alors que, parallèlement, les études sur l’hydroxychloroquine — désormais interdite en France alors qu’elle est utilisée depuis des décennies — ont été tuées dans l’œuf ? En fonction des laboratoires en lice, le vaccin serait efficace à 90 % ou 95 % — efficacité qui, quoi qu’il en soit, ne dit rien des possibles effets secondaires — : qu’en est-il des 5 ou 10 % restants, sachant que parallèlement, le taux de létalité du virus est bien inférieur à ce pourcentage,…lequel justifie pourtant nombre de restrictions et d’injonctions. Par prolongement, nous nous inquiétons de l’arrivée probable du carnet de vaccination sous-cutané — par injection de microparticules — et de ses possibles dérives et extensions : après le carnet de vaccinations, quels pans de notre vie et de notre identité pourraient-ils être scannables sur notre peau avec un smartphone ? Décidément, le monde d’après a des allures de dystopie inquiétante…

Le gouvernement a assuré que le vaccin ne serait pas obligatoire tout en enjoignant vivement la population à se faire vacciner massivement. Dont acte. Toutefois, le gouvernement a-t-il réellement besoin de rendre le vaccin obligatoire alors que les acteurs du secteur privé s’en chargeront très probablement ? En effet, des compagnies aériennes ont déjà annoncé que nous n’embarquerions pas avec elles sans le vaccin sésame, de même qu’un grand acteur de l’événementiel a récemment indiqué que l’accès aux concerts serait sans doute conditionné par une preuve de l’administration du vaccin ou un test négatif au Covid-19 datant de moins de trois jours. Et puis, quoi encore ? Nous pouvons sérieusement nous interroger, dans la mesure où nos voisins britanniques envisagent de réserver l’entrée des bars, restaurants, cinémas et salles de sports aux seuls citoyens vaccinés.

En outre, pourquoi le Gouvernement insiste-t-il à ce point pour qu’une majorité de la population soit vaccinée ? Les citoyens qui souhaitent se faire vacciner ne seront-ils pas protégés quoi qu’il en soit ? Ceux qui refusent n’ont-ils pas le droit d’encourir le risque d’être contaminés, en leur âme et conscience ?

Globalement, cette politique sanitaire drastique nous intime à former un même rang et nous enjoint à sacrifier notre liberté, à renoncer à exercer notre responsabilité — et à assumer les conséquences de nos choix — et nous recommande même la manière dont nous devons nous comporter dans l’intimité, pour notre bien.

  • Les lourdes conséquences économiques et sociales

Les confinements sont pour certains synonymes de tensions familiales, de violences conjugales, d’agressions sexuelles, de maltraitance infantile, d’isolement, de dépressions et de stress. Sans conteste, la crise du Covid-19 est un révélateur et un amplificateur d’inégalités et de drames. Comme évoqué précédemment, les personnes âgées ont été recluses, plus que jamais, dans les EHPAD, privées de visites : sans nul doute une situation qui ne donne plus très envie de s’accrocher à la vie… Et les jeunes ne sont pas en reste : quelle triste vie estudiantine, passée derrière un écran, à l’âge où les expériences et rencontres sont si fondatrices dans la vie d’adulte.

Évidemment, d’un point de vue économique, certains voient arriver, non pas la vague, mais la déroute : les « petits commerces », restaurants, bars, cinémas et librairies s’essoufflent financièrement au fil des confinements et couvre-feux. Ces établissements caractérisés de non-essentiel, pourront, pour certains, pleinement saisir le sens cette caractérisation puisqu’ils ne rouvriront plus jamais leurs portes.

De manière générale, les entreprises — petites et grandes — ont dû consentir à de nombreux efforts et investissements, en termes d’aménagements matériels et d’organisation : plexiglas, signalétiques, masques, plages horaires spécifiques, jauges et registres de clients, etc. Plus encore, les établissements recevant du public sont chargés de faire la police. Au nom de quoi faire porter la responsabilité de l’application de la loi à des salariés d’une entreprise — qui n’en ont pas les attributions — ? : « mettez votre masque — merci de remonter votre masque ». Ces nouvelles missions sont-elles inscrites dans les fiches de postes des caissiers et vendeurs ? En outre, pour certains établissements, ces efforts — qui étaient le prix de leur survie — ont été balayés d’un revers de main, sachant que des protocoles sanitaires retors et contraignants rédigés et négociés par les fédérations de plusieurs secteurs ont été acceptés avant d’être reniés quelques jours plus tard par des couvre-feux ou fermetures sèches (eu égard au confinement).

Incontestablement, la gestion de la crise se révèle particulièrement onéreuse pour le pays : citons entre autres le chômage partiel — dont on compte encore de très nombreux bénéficiaires à date —, le fonds de solidarité et les aides diverses de l’Etat – très coûteuses et pourtant impuissantes dans bien des cas – ou encore les innombrables tests PCR, mettant à mal une Sécurité sociale déjà chancelante.

Outre les petits commerces, des plans sociaux d’ampleur se profilent dans les grosses entreprises (Renault, Sodexo, IBM, General Electric, Schneider, Nokia, etc.) : le rang des chômeurs va enfler considérablement dans les mois à venir. L’Assurance chômage est-elle vraiment prête à l’assumer ?

En définitive, cette peur d’une hypothétique mort imminente et les mesures prises en conséquence vont engendrer à terme des événements bien pires que le virus lui-même — attendons-nous à ce que les dommages collatéraux de la crise soient — bien que diffus, peut-être — particulièrement virulents. En définitive, ne détruisons-nous pas davantage en nous acharnant à « protéger » de la sorte ?

  • La liberté d’expression et la difficile voie/voix minoritaire de la dissidence

Nous dressons le constat d’une difficulté toute particulière à porter la voix minoritaire d’un discours autre que celui de la Doxa (parfois même dans les cercles familiaux et amicaux, d’où l’importance, pour le collectif, d’échanger dans un cadre de confiance et bienveillant), tant nous vivons dans une période particulièrement manichéenne et moralisatrice.

À l’heure où la France réitère le droit à la liberté d’expression avec les caricatures de Charlie, les médias dominants s’expriment — depuis le début de la crise — d’une seule voix, pour ainsi dire, avec très peu d’intervenants et de propos contradictoires à l’égard des mesures prises ces derniers mois. Notons par exemple que le Professeur Raoult, le Professeur Toussaint, le Professeur Perronne ou le Docteur Fouché subissent de nombreuses pressions pour avoir critiqué les décisions gouvernementales et sont souvent sévèrement traités par les journalistes, soit directement en interview, soit indirectement, par le biais d’articles. Indéniablement, ces gens-là sont d’une sale engeance, des personnes douteuses — qualificatif favori du journal Le Monde, qui exerce sur le terrain de la Police de la Pensée — : Ne sont-ce pas pourtant de très renommés scientifiques et médecins, justement experts dans le domaine ? N’ont-ils pas ou plus droit au chapitre du débat public, au sein duquel ils seraient, à tout le moins, dans un rapport d’égalité de traitement avec leurs opposants idéologiques ?

À l’instar de la sphère médicale, plusieurs institutions bâillonnent clairement leurs professionnels qui ne demandent pourtant qu’à exercer un peu d’esprit critique. À titre d’exemple, des professeurs se vont vus demander sans détour par leur hiérarchie de ne plus évoquer avec leurs élèves la question du port du masque, à ne remettre en cause sous aucun prétexte, donc.

Nous remarquons très peu de prises de paroles engagées et courageuses de la part de certains professionnels, dont la vision serait pourtant la bienvenue dans un tel contexte : notamment psychologues et pédopsychiatres, qui sont censés penser et prendre en charge la santé psychique. Nous constatons heureusement l’émergence de quelques articles sur le préoccupant état psychologique de nombreux citoyens. Toutefois, ces alarmes ne semblent pas vraiment être entendues en haut lieu… De la même manière, les expressions d’intellectuels (sociologues, philosophes ou anthropologues) se font plutôt rares, alors que leur vision permettrait sans doute de mieux appréhender la complexité du monde actuel et les enjeux sociétaux fondamentaux qui sous-tendent cette crise.

Globalement, très rapidement, les discours divergents et critiques à l’égard de la perception du virus, de la maladie et des mesures sanitaires sont qualifiés — sans doute pour inspirer un sentiment de rejet immédiat — de complotistes, de conspirationnistes, d’irresponsables. Pis encore, ces prises de position sont traquées et interdites de diffusion. Nous constatons en effet la suppression de posts et vidéos au prétexte qu’ils contiendraient des « fake news ». Nous ignorions qu’il existait un ministère de la Vérité. Il est stupéfiant de constater qu’il ne puisse exister de discours contradictoire, s’agissant d’un virus dont nous ignorions tout voici encore quelques mois et d’un changement de mode de vie brutal, qui remet en cause le monde tel que nous le vivions depuis toujours.

  • le sens de la vie ?

Nous vivons suspendus au rythme du Covid-19 depuis des mois : le virus et la crise qu’il provoque ont tendance à phagocyter l’ensemble des pans de la vie et à masquer toute autre actualité. Notre monde est devenu celui du Covid-19.

Le virus a réveillé chez beaucoup une peur terrassante de la maladie et de la mort, jusqu’à en oublier de vivre. Pourtant, nous ne pouvons pas occulter que la vie se terminera inéluctablement par la mort. Il est possible de vivre relativement sereinement avec l’idée de la mort ; il paraît en revanche insupportable de vivre avec la peur incessante que la mort soit tapie dans l’ombre de chaque coin de rue et se cache sournoisement dans chaque poignée de main.

À quoi bon la « santé » dans une société où nous sommes privés de tout ? Rappelons d’ailleurs que l’OMS définit la santé comme suit : « un état de complet bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».

Le collectif Libertés 07 se refuse à cet état de survie, et milite pour un retour à la vie, une vie véritable, qui ne soit pas atrophiée, qui donne envie de s’engager, qui implique des risques — comme toute belle vie —, qui rugit. À cet effet, nous répugnons ce statut d’enfant dans lequel le gouvernement nous enlise depuis des mois. Nous voulons être responsables et conscients de nos choix. Nous voulons en revenir à une vie qui comporte des peurs raisonnables et qui nous appartiennent authentiquement. Nous souhaitons conserver votre vitalité et notre énergie, et non pas nous murer dans un éternel repli. Nous considérons qu’il est important de prendre soin les uns des autres sans brider les convictions d’autrui : telle est notre vision du soin. En tous les cas, nous estimons que la vie ne se résume pas à la santé, mais que la vie mérite d’être appréhendée avec toutes ses composantes, de manière holistique. Que nous devons pouvoir affirmer, sans crainte du reproche et de la culpabilisation, notre complexité et notre singularité, en accueillant ce qui émerge véritablement de nous, sans que nous soit imposée une fable extérieure qui dicterait la manière dont nous devons penser et ressentir.

Globalement, le collectif — où s’imbriquent réflexions et actions — s’attache à essayer de construire au-delà de cette crise, qui n’est sans doute que le point de départ et la jonction vers un autre paradigme. Nous ignorons quelles décisions politiques s’imposeront à nous dans les mois à venir, mais nous avons décidé de nous saisir de ce moment de bascule pour échafauder un « monde d’après » que nous aurons choisi, où le mode de vie et la relation à l’autre seront en adéquation avec nos aspirations. Les idées, envies, inventivités, élans, pulsions de vie, compétences, énergies, bonnes et mauvaises humeurs de tous ceux pour qui ces lignes résonnent — un peu ou pleinement — sont les bienvenues au sein de notre collectif.

Vous pouvez diffuser ce texte autour de vous.

Le Dauphiné, sur RCF, sur Facebook, …

(À adapter en fonction du public visé : élus, médias, grand public, etc.)

 

Nous souhaitons cultiver des liens apaisés

Pour aller au delà de nos divisions !

La loi n’a jamais rendu les hommes un brin plus justes, et par l’effet du respect qu’ils lui témoignent les gens les mieux intentionnés se font chaque jour les commis de l’injustice.

- Henry David Thoreau

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Collectif pour préserver nos Libertés