Point de vue : Je me suis étonnée, à la rentrée scolaire, du peu de réactions de la part des lycéens et collégiens face au totalitarisme sanitaire actuel. L’adolescence rimant habituellement avec désobéissance et opposition, je m’étais attendue à davantage de manifestations de leur part, alors que d’après ce que j’ai vu et de nombreux témoignages que j’ai recueillis de parents et de professeurs, il semble que la majorité se plie assez docilement aux nouvelles exigences du masque, des contrôles policiers à l’entrée des établissements quand ce n’est pas dans les bus scolaires, de la « distanciation sociale », de l’interdiction de se promener à visage découvert, de se rassembler, de respirer librement… La vivacité et la capacité à se mobiliser des ados serait-elle amoindrie par les heures passées sur Tik tok ou sur des jeux vidéos ?
Y-a-t-il d’autres raisons à leur manque de réactions ?
Et quelles pourraient être les conséquences psychologiques de la politique actuelle sur le devenir à court, moyen et long terme des enfants et adolescents ?
Comme tous les psychologues travaillant avec des enfants victimes de traumatismes ou avec les adultes qu’ils sont devenus, je connais le phénomène de sidération psychique.
La sidération psychique est un ensemble de réactions neurobiologiques du cerveau face à une situation de violence.
Autrement dit, la sidération est une sorte de « panne du cerveau » face à un événement qui est ingérable pour ce dernier. Elle fait paradoxalement partie d’un mécanisme de survie de tous les mammifères quand le système nerveux autonome est débordé et ne sait pas comment échapper au danger.
Nous, adultes avons beaucoup de mal à ne pas être sidérés face à la violence des mesures liberticides prises depuis le début du confinement. A ces mesures s’ajoute l’absurdité des revirements de tous bords, à commencer par l’utilité du port du masque, les virages à 180 degrés concernant les traitements d’un jour à l’autre, le fait que les gouvernements affirment agir pour protéger nos « ainés » et en même temps les laissent littéralement mourir de solitude ; tout cela sans jamais présenter des excuses publiques et reconnaitre les fautes. Or l’absence de sens sidère ; elle est par essence violente.
Lorsque je travaillais dans des institutions accueillant des femmes ayant été victimes de violences conjugales, je recevais aussi les enfants, également exposés à ces violences.
La terreur, le sentiment de culpabilité et la honte étaient le lot de tous ces enfants ; tout comme leurs mères, exactement en miroir. Mais s’ajoutait pour eux un autre facteur de sidération, qui consistait dans le fait que ces mêmes adultes censés les protéger, étaient la cause de leur malheur. Car pour l’enfant, si ces adultes dont il dépend et qui devraient le protéger lui font violence, alors il se sent en danger de mort, et il peut réellement l’être. Ces enfants développent souvent ce qu’on appelle un attachement insécure, de type désorganisé*, c’est-à-dire que la seule constante, leur seul point de repère, devient l’inconstance, la désorganisation ; ils ne savent jamais à quoi s’attendre de la part de leurs parents, qui peuvent changer de comportement d’un moment à l’autre, ce qui est bien sûr extrêmement toxique et déstructurant sur le plan de leur développement psychosocial.
La comparaison est-elle possible avec nos adolescents et enfants de 2020 ?
Pas totalement…et pourtant…L’inconstance, les revirements quotidiens, les mesures gouvernementales arbitraires et liberticides qui tombent comme des couperets…
Les adultes censés les protéger, les éduquer ou les instruire, sont ceux qui leur disent que « pour leur bien » – comme disait Alice Miller** – et pour protéger leurs grands-parents, ils doivent, à partir de 11 ans, porter un masque ; or celui-ci les fatigue, les rend somnolents, donne à certains des maux de tête, des migraines et des nausées, les empêche de se concentrer et les asphyxie d’heure en heure, de jour en jour et maintenant de semaine en semaine. Et s’ils osent baisser un instant le masque pour prendre une bouffée d’oxygène, ils se font assez souvent sévèrement réprimander. Certains se cachent même pour respirer ! Dès la maternelle, ils doivent se montrer raisonnables et éviter de se toucher, de s’embrasser et même de se croiser. S’ils présentent le moindre symptôme, ils doivent subir des tests PCR qui sont intrusifs et douloureux, véritable torture pour les plus petits, parce que sans ce sésame, ils ne peuvent pas revenir à l’école. Le visage des enseignants leur est inconnu puisqu’ils ne voient que leurs yeux.
Et ils subissent toutes ces mesures, alors que l’on sait actuellement qu’ils ne sont que très rarement malades et très peu vecteurs de contamination d’un virus qui ne fait aujourd’hui que peu de morts***.
Alors pour ne pas penser que les adultes sont peut-être devenus fous de leur faire subir cela, les enfants et les adolescents obéissent, se plient sagement aux consignes sans cesse changeantes, s’adaptent. C’est le prix à payer pour pouvoir continuer de penser que les adultes savent ce qu’ils font et qu’ainsi, eux, les enfants, ne sont pas en danger ; bref pour se sentir en sécurité. Le prix est élevé et seul le futur nous dira ce qu’il en a réellement coûté pour ces adultes en devenir.
Mon hypothèse est que dans le fond, les adolescents et les enfants sentent que quelque chose ne va pas, « déraille » chez les adultes, mais pour se couper de cette perception effrayante, ils commencent à penser que c’est eux qui sont fautifs et ainsi ils endossent la responsabilité de la situation et se culpabilisent de vouloir respirer et vivre.
Et la grande majorité des gouvernements enfoncent le clou de la culpabilité: « Si vous ne respectez pas les gestes barrières et si vous ne mettez pas votre masque, si vous vous rassemblez pour chanter, danser ou fêter un anniversaire, vous serez peut être responsable de la mort de vos grands-parents » (cf le nouveau spot du gouvernement francais sur le Covid de septembre). C’est ainsi qu’une petite fille de 7 ans m’a confié tout récemment qu’elle portait le masque même à l’école, parce qu’elle avait peur que sa mamie meure.
Aujourd’hui la jeunesse n’est plus envoyée, armée, à la guerre pour sauver la patrie, elle est envoyée « muselée » au lycée pour sauver les plus fragiles ; nous reconnaissons là au passage le même discours sacrificiel, et c’est toujours et encore la jeunesse qui est sacrifiée sur l’autel de la folie de quelques-uns avec la complicité passive de (presque) tous.
Si les parents de ces jeunes gardent la capacité de les accompagner dans l’expression de leurs ressentis et dans l’élaboration de leurs émotions et réflexions, alors la réalité peut leur être très inconfortable et douloureuse. En contrepartie, ces jeunes échapperont à la sidération, et préserveront leur capacité de penser et leur intégrité psychique. La vérité libère.
Si les parents sont par contre sidérés et qu’ils reprennent à leur compte le discours discordant et angoissant du gouvernement et des autorités sanitaires, relayé et amplifié par les médias, alors il est peu probable que les enfants puissent penser autrement que leurs parents. Ils sont en quelque sorte contaminés par un discours politique ambiant, tambouriné par l’institution scolaire et repris en écho dans la sphère familiale.
La plupart des enfants ont écouté et « absorbé » tous les jours, depuis février 2020, le nombre de morts du COVID, entendu les déclarations de guerre de notre Président, vu des images inquiétantes des services de réanimation ; ils continuent d’entendre parler d’une hypothétique seconde vague et du fait que l’épidémie- continuerait de croitre de façon exponentielle. Depuis 9 mois, ils sont « sous perfusion » d’une information discordante et anxiogène, à la véracité souvent discutable. Cette peur au long cours fait le lit de leurs réactions physiologiques extrêmes de défense, que sont la sidération ou la sur-adaptation pathologique. Certains adolescents ou enfants, pour échapper au spectre de la sidération et ne pas se sentir paralysés, s’identifient à l’agresseur et deviennent parfois les apôtres du discours culpabilisant des adultes ; ils dénoncent parfois les élèves ou les professeurs «désobéissants» car sur le plan psychique, mieux vaut exprimer sa colère contre les contrevenants que se sentir totalement impuissant. Ceux qui veulent exprimer leur colère aux adultes qui les « assomment » de ces mesures, ne le peuvent que très difficilement puisqu’ils sont immédiatement sanctionnés par l’institution scolaire (avertissement, heures de colle, exclusion). Comme me l’a expliqué ma fille, collégienne, les élèves sont habitués au climat punitif et aux sanctions scolaires, et celles qu’ils encourent ici s’ajoutent aux précédentes, auxquelles ils ont malheureusement déjà pris le pli de se soumettre, sans possibilité d’opposer un désaccord. Donc majoritairement, ils se soumettent.
Certains, pour échapper à la sensation de danger, adoptent un comportement de fuite et se désintéressent du sujet de l’actualité, trouvant d’autres échappatoires (encore plus de jeux vidéos par exemple). Alors que vont devenir ces jeunes et ces enfants, quels sont les risques psychologiques qu’ils encourent ?
Aujourd’hui et à court terme, les enfants et adolescents que je reçois sont souvent insécurisés et anxieux ; ils sont plus méfiants également vis-à-vis des autres enfants ou des adultes. L’autre est devenu potentiellement un danger.
Certains ont vécu de véritables épisodes dépressifs pendant le confinement, et d’autres présentent des symptômes dépressifs persistants et semblent perdus.
Enfance ne rime plus avec insouciance et la joie juvénile semble être plus que jamais la grande absente des cours de récréation, plus grises que jamais.
A moyen et à long terme, je ne suis pas devin mais je m’interroge sur la capacité de résilience de ces enfants au vu de la durée de cette crise dite sanitaire. Car un traumatisme répété ou continu n’a pas le même impact qu’un épisode violent mais bref et isolé.
Il y a, selon moi un vrai risque d’habituation et d’endoctrinement de toute cette jeunesse. A force de sidération, ces enfants et adolescents ne risquent-ils pas de sombrer dans une froideur émotionnelle et un manque d’empathie, ou même pour les plus fragiles, des états dépressifs voire des comportements suicidaires ou des états « borderline » avec de possibles dissociations paranoïaques (trouble psychiatrique où l’autre est vécu comme un danger et la source des problèmes) ?
Une autre conséquence envisageable à moyen terme est que, pour sortir du figement de la pensée et de la paralysie de l’action – autre façon de parler de la sidération-, la jeunesse passe par une phase plus ou moins importante de colère, et qui puisqu’elle n’est pas autorisée, risque de se transformer en épisodes de violence, qui se retournera inévitablement contre elle. A moins qu’on ait réussi à en faire définitivement des êtres apathiques et serviles…. Plus les enfants sont petits, plus il y a de risques qu’ils soient durablement formatés et développent des personnalités insécures, et pour certains déstructurées.
Sur le plan intellectuel, du fait du grand remaniement du cerveau de l’adolescent, qui est littéralement « en chantier » entre 14 et 25 ans, le manque d’oxygénation des cellules nerveuses et le taux de CO2 trop haut du fait du masque serait une catastrophe ; car il entrainerait une perte progressive et insidieuse des capacités cognitives (Margareta GrieseBrisson, neurologue allemande de renommée internationale)****
Peut-être pouvons-nous compter sur les forces vives et la capacité de résilience de toute cette jeunesse, mais elle risque bien de payer un prix fort à l’inconstance, l’inconscience, le sadisme parfois ou la passivité complice que nous leur imposons.
Hier, ma belle-sœur me disait que dans la future crèche de son bébé de 3 mois, le personnel éducatif porterait un masque. Alors que dire de ces bébés qui découvrent le monde, apprennent à parler et développent leur intelligence émotionnelle et relationnelle, et qui ne verront que des morceaux de tête, sans bouche et sans nez, à la place de visages humains expressifs et bienveillants ?